vendredi 14 février 2014

Aux âmes bien nées

Nous disons Bravo à Mlle Olga KATILE pour sa plume et son chant pour la PAIX dans un Mali qui en a tant besoin, comme le monde entier d'ailleurs. "Aux âmes bien nées la valeur n'attend point le nombre des années" disait bien un autre poète et Olga vient de le prouver en remportant un prix international de l'UNESCO. Souhaitons que son chant soit entendu et que la PAIX revienne au Mali, un pays où vivent sûrement beaucoup de jeunes talents cachés.



« SI LA PAIX…»

Si ton cœur plein de haine

Tu maudissais une personne.

Ton amour plein de crainte

Tu trahissais ta personne.



Si le destin très impur

Tu pleurais sur ton sort.

Tellement si dure

Que tu le sentais dans ton corps.



Si la guerre fait fureur

Le désespoir est  pour l’heure

Le monde tombera dans la terreur

Et tu y penses avec peur.



Si tes croyances sont meilleures

La pluie en est complice

Tes connaissances tourneront vers ailleurs

Oh cette malice !



Si la colère des hommes

Te fait tant de torts

Tu te dis que comme une pomme

Tu pouvais sans doute la cueillir dehors.



Si tu penses à la tolérance

Ou encore à la non-violence

Alors s’éveillera l’empathie

Tu diras Oui à la prévention des conflits.



Si tu as de la dignité

Régnera l’unité comme équité.

Pour toi tout est intégrité

Ainsi que liberté.



Si tu te sens haï

Sans haïr à ton tour

Tu te sens compris

Et comprendra à ton tour.

Alors la paix entrera dans nos cœurs

S’emparera de nos vies

Oui sans rancœurs

La paix se réveillera ici comme ailleurs.

Tu te diras en ce moment
Que la Terre est ronde et que la guerre est colère

Que la colère est grande et que grande est la vie.

Que vive la Paix et quelle soit notre dernière volonté

Oh quelle divine volupté !



Olga KATILE, Mali

mercredi 16 octobre 2013

La Terre est ronde

La terre est toute ronde qui appartient aux humains, même si des intérêts particuliers y ont fait pousser assez d'îlots d'exclusion, nations forteresses. Nations à accès très limité, le contrôle ne suffit plus à leur effort de protection. Question tabou : personne n'interroge plus le droit de fouler la terre commune et pourtant tous croient au droit d'explorer l'espace qui n'a encore aucun code de propriété privée connu de nous. Et pourtant tous croient au droit à la vie sans voir que certaines zones terrestres ne sont guère des aires de survie. Que faire si notre sort ressort de ces aires inhospitalières? Par la nature ou par les humains c’est tout pareil. Rien! Sauf aller crever au seuil des îlots inhospitaliers si surveillées.

La bataille des urnes

La bataille des urnes, dont la fin n'est pas pour demain, mais pour sûr, on la fait et on la fera encore et pour toujours, je l’espère. Sans cette élection, onction de légitimité, nous étions devenus et nous resterions d'illustres méconnus, une nation en intrus sur la scène où les armes ne font point le décideur du jour.

La Forteresse des anges reclus

Lampedusa aux portes de la citadelle interdite, la forteresse des anges reclus qui excluent les aventuriers chasseurs d'espoir vain. Je te savais de Sicile et je te voulais d’une Europe aux bras ouverts, cœur souriant pour que soit éclos l'œuf de mes rêves de survie. Je ne m'attendais, je ne savais pas le ballon de mon espoir jeté contre un rocher où l'Europe assise, bras croisés, regarde le monde sans voir sa misère et les espoirs qui avortent à ses côtes et les morts qui éclaboussent sa face ne servent à réveiller personne de l'amnésie du renferment.

mardi 30 avril 2013

Billet N° 2 : LE DILEMME MALIEN


La course contre la montre est engagée et l’interrogation majeure reste : pourrons-nous tenir le record inscrit à l’avance à notre chronomètre ? Le Président par intérim et le Premier Ministre s’y sont engagés. Malgré le doute persistant qui est de plus en plus partagé, ils s’interdisent de tenir un langage contraire. Refus d’une réalité qui crève les yeux où optimisme sans borne qui leur empêche de croire en ce que les autres acteurs voient ? Il clair aujourd’hui que même si le Président par intérim ou le Premier Ministre croit en la même chose que les plus septiques sur l’élection présidentielle de juillet prochain, politiquement, aucun d’entre eux ne voudra porter le chapeau de la mauvaise foi. Le propos du report de la part des autres peut être acceptable, mais venant de l’un d’entre eux alors que l’on n’a pas épuisé toutes nos dernières énergies pour être au rendez-vous du jour fixé, sera vite interprété comme une tentative de s’éterniser au pouvoir et de rallonger une transition qui devrait être le plus court possible. Pour éviter d’être mal jugé sur la mise en œuvre d’une feuille de route qu’ils ont « librement » élaborée et proposée à l’adoption de l’Assemblée, ils optent pour avancer laissant le temps au temps.

Si toute cette course pour être à l’heure et à temps vise à donner au pays un pouvoir légitime, je dirai que cela n’est qu’un pan du dilemme malien. L’élection à temps est nécessaire et utile au Mali pour être en phase avec la communauté et pour minimiser les risques majeurs d’anarchie qui menacent le pays. Mais tout cela n’est que forme.

Le fond reste à voir et c’est là l’autre pan du dilemme. Nous sommes tombés si bas que nous avons touché le fond et tous les observateurs avertis conviennent qu’il faut repartir avec un nouveau Mali, plus réaliste et plus concret avec son idéal républicain et démocratique. Un Mali dont les acteurs ne jouent plus avec les concepts et ne trichent plus avec les principes. Ce Mali ne pourra pas être mis sur les rails dans ce délai de juillet 2013. Les candidats qui semblent être les plus prêts, sûrs de leur machine de « guerre », disons électorale, ne sont pas à proprement parler ceux qui pourront construire ce Mali dont nous rêvons après toutes ces épreuves subies. Non pas que je veuille mettre en cause leur bonne intention ou leur engagement pour le Mali. La force politique qui peut faire gagner un candidat dans les délais si courts est largement handicapante pour le redressement du pays. Or pressé d’arriver à l’objectif, le candidat coursier ne regarde pas trop souvent les mains qui tiennent le témoin de sa course de relai. Comme dirait quelqu’un : L’essentiel c’est d’arriver ! Le reste, on verra. Ainsi l’on finit par se trouver incapable de corriger quoi que ce soit.

Un plan de relance politique des institutions comme l’avait été la Conférence Nationale de 1991 est aujourd’hui nécessaire pour le pays. Il faut revoir notre copie mais quand ? Juste après la présidentielle et avant les législatives ? Le risque de mettre notre pays dans un schéma à la Guinéenne où après l’élection du Président les calculs politiciens de gestion de la majorité parlementaire empêche l’organisation des législatives plane sur cette option. Avant l’élection présidentielle, en cas de report de la date initiale de juillet 2013 ? Cela ramène le souvenir de l’exigence d’une partie des acteurs politiques au début de la deuxième semaine de janvier 2013 pour la tenue des concertations nationales. Cette revendication pressante a été faite à un temps si mal à propos que peu de personne veulent en parler maintenant. Le faire après la présidentielle et les législatives n’aura pas assez de sens. Les nouveaux tenants du pouvoir seront tous connus et ils préféreront mettre aux calendes grecques toute initiative contraire à leur intérêt. L’on est donc aussi bien servi qu’un héros de Pierre Corneille.

mardi 23 avril 2013

Billet N°1 : Gouvernance et démocratie interne des partis politiques au Mali



La démocratie malienne mal en point depuis les partis politiques donnera difficilement un pouvoir démocratique aux maliens. Les principaux animateurs de la scène politique sont les partis or leur gestion et surtout le mode de désignation des responsables à certains postes de mission hautement stratégique tant pour le parti que pour le pays est souvent des plus opaques. Il y a certes des élections pour animer les différents organes des partis, mais la gestion d’ensemble est plutôt de type patrimonial. A quelques exceptions près les partis sont plus des instruments aux mains et au service d’un leader. Alors les choix qui devraient être faits sur une base transparente ont tout l’air d’un montage qui cache mal la volonté du prince. Ainsi celui ou ceux qui ne sont pas d’accord avec le « chef » se donnent comme choix de partir. Ils partent le plus souvent en créant leur propre parti. Partir, c’est peut-être plus facile et plus simple ; d’autres ont tenté la bataille judiciaire, mais le résultat final est toujours presque le même.
L’absence de limitation du nombre des partis politiques encourage les acteurs à ne pas trop forcer la compétition interne pour corriger souvent des problèmes de gouvernance à l’intérieur des formations politique. La conséquence est une sorte de prolifération des formations qui se créent au gré des humeurs et des frustrations. Cette atomisation des partis politiques contente tous ceux qui ont une prétention de leadership, même si ce dernier n’est que de façade. Mais c’est souvent des trophées sans combat et donc sans mérite. Quand on n’a pas appris à se battre démocratiquement au sein de sa formation politique, peut-on le faire convenablement contre d’autres formations politiques de l’arène ? J’en doute ! Mais pire, à quoi doit-on s’attendre de la part des gens qui poussent leurs contradicteurs à la porte pour être vraiment rois à bord ? Rien d’autre qu’une autocratie déguisée !
Sur un autre plan, le manque de sanction des formations politiques fantômes reste un manque à corriger dans le dispositif réglementaire autorisant la création des partis politiques. Tout parti se crée pour la conquête et l’exercice du pouvoir. Qu’importe le niveau d’exercice, (local régional ou national), un parti qui n’arrive pas à présenter de candidat pendant trois scrutins successifs organisés après sa création ne devrait plus bénéficier du bénéfice de son récépissé.
Toutefois la solution réglementaire ne sera pas la seule contrainte qui obligera les acteurs politiques à être plus combatifs au sein de leurs formations et à renoncer à la solution du départ en cas de désaccord. La menace d’un affaiblissement préjudiciable aux acquis du parti peut être une autre contrainte. C’est justement ça le cas de figure l’ADEMA-PASJ. Grande parti vainqueur des premières élections démocratiques, le problème de gouvernance s’est posé à l’ADEMA-PASJ durant les épisodes de 1994, 2000 et 2002 qui ont vu les départs de feu Mamadou Lamine TRAORE fondateur du MIRIA, de Ibrahim Boubacar KEITA pour créer le RPM et de Soumaïla CISSE pour la naissance de l’URD. Si en 1994 la situation n’a pas été ressentie avec grande peine, il n’en a pas été de même pour les deux autres départs qui ont suivi. L’électorat malien n’est pas extensible à l’infini et chaque scission est désormais une menace directe pour le parti.
La crise de leadership au sein de l’ADEMA amorcée depuis 1994 n’a jamais été convenablement gérée. Cette crise se cristallise à l’approche de la désignation d’un candidat pour la présidence de la République. L’on a cru bien faire en initiant des primaires en 2002. L’une des conséquences de l’échec de cette initiative est le départ massif des militants qui ont créé l’URD. En 2012 il y a eu beaucoup de tractations pour avoir un candidat et faute d’élections l’on ne peut préjuger de ce qu’aurait été le niveau de soutien de ceux qui avaient voulu se présenter contre le président du parti.
L’on peut dire que l’absence d’élections n’a fait que reporter les problèmes internes de l’ADEMA-PASJ. Pour les échéances de juillet prochain, un candidat vient d’être investi. Mais ni les conflits post primaires de 2002, ni les hésitations de 2012 n’ont permis à ce parti, qui ne manque pas de cadres compétents, de tirer les leçons de ses errements. Personne ne peut garantir que le parti sortira indemne de cette nième épreuve de primaires mal préparées.
La réalité est qu’il faut se rendre à l’évidence. Le parti n’est pas suffisamment prêt, au stade actuel de notre démocratie pour l’épreuve des primaires. Il y a beaucoup d’efforts internes à faire dans nos formations politiques pour instaurer une bonne gouvernance et pratiquer une démocratie interne avant de parvenir à cette phase. L’avantage de l’ADEMA est devenu une menace perpétuelle sur sa stabilité. La candidature naturelle vaudrait mieux que des primaires qui chaque fois font planer le spectre d’une nouvelle scission au sein du parti.
Ce problème de leadership n’est peut-être pas d’actualité dans les partis qui ont à présent leur principal instigateur en scène. Mais qu’adviendra-t-il de leur sort une fois que ce père fondateur se sera retiré ? Le PDP après le départ de Me Drissa TRAORE n’a pu résister aux multiples vagues de contestation du supposé leader en poste. Parlant de candidat naturel, je ne regarde pas uniquement en direction du sommet du parti, quel qu’il soit. Les organes des partis doivent être dirigés de préférence par des personnes qui ont des mandats d’élus. Cela est une preuve que ceux-ci peuvent mobiliser une partie de l’électorat en plus des militants et faire gagner la formation politique.
Si l’ADEMA veut exploiter son avantage de creuset de leaders potentiels et rendre service au peuple malien, il prendrait des mesures internes pour que désormais son candidat à quelques scrutin que ce soit puisse être désigné avec le moins de contestation possible. Pour cela il procédera à une réforme dans ses textes. Le candidat à la présidentielle se fera sur la base de la préséance au niveau de son Comité Exécutif. Mais tout siège au niveau du CE sera conditionné à un mandat d’élu au niveau national régional, (député, conseiller national) ou niveau régional. Pour ceux qui perdent leurs mandats, ils devront être remplacés aux prochaines élections dans les organes du parti. Pour les candidatures au niveau des députés ou élus locaux, suivant la préséance au niveau des bureaux de section. Et au moins les dix premiers membres des bureaux de sections devraient être des porteurs de mandats d’élus (national ou local). Pour les candidatures au niveau des élections locales suivant la préséance dans la section ou à défaut dans les sous-sections. Au moins les cinq premiers responsables de chaque sous-section devraient être porteurs de mandat d’élus. Ce mécanisme est fondé sur l’occupation de terrain du parti et sur son poids dans l’électorat. Il mettra beaucoup plus le parti en phase avec l’électorat, mais compliquera certes la compétition interne.
Au delà de l’ADEMA la candidature naturelle comme principe est fondé sur une démarche qui instaure une double sélection des animateurs des organes politiques. Le choix des militants en premier lieu et celui de l’électoral en second. Donc les échéances électorales permettent la confirmation ou non des responsables au niveau des organes du parti. Quel que soit le niveau de l’organe, le premier responsable à ce niveau sait qu’il doit amener le parti au meilleur score possible. S’il est incapable, sa sanction sera fondée sur l’échec du parti et un autre prétendant le remplace avant les prochaines échéances. Cela permet au moins de mettre fin à un nombrilisme au sein des formations politiques qui doivent intégrer le fait qu’elles n’existent pas par et pour elles-mêmes.


jeudi 21 février 2013

Morceau choisi 2

Et le Mali dans tout ça ? Ce qu’il est devenu, entre le jour où Modibo Keita obtenait le départ des troupes françaises et le jour où Dioncounda Traoré obtenait leur retour salutaire, est très simple à comprendre mais dur à accepter. C’est toute l’histoire de l’évolution subie plutôt que maîtrisée. C’est toute l’histoire d’un grand pays ramené à de petits desseins. C’est toute l’histoire d’un pays qui préfère l’orgueil à la fierté. C’est toute l’histoire d’un pays qui a déglingué exprès l’ascenseur républicain au profit des passe-droits et des sauf-conduits. Qui négocie tout : l’ordure contre l’or pur, le bien-être général contre l’intérêt privé,. Et qui accepte tout : téléphoner à la hiérarchie pour que le fiston bidasse ne monte pas au front ; aller voir le marabout pour anéantir le voisin, sacrifier l’avenir pour le présent. Mais un pays qui a toujours cette espèce de baraka qui l’empêche de toucher le fond et pour lequel, nous avons aujourd’hui, l’opportunité historique de nous remobiliser
Adam Thiam
SOURCE:  du   21 fév 2013.