mercredi 16 octobre 2013
La Terre est ronde
La terre est toute ronde
qui appartient aux humains, même si des intérêts particuliers y ont fait
pousser assez d'îlots d'exclusion, nations forteresses. Nations à accès très
limité, le contrôle ne suffit plus à leur effort de protection. Question
tabou : personne n'interroge plus le droit de fouler la terre commune et
pourtant tous croient au droit d'explorer l'espace qui n'a encore aucun code de
propriété privée connu de nous. Et pourtant tous croient au droit à la vie sans
voir que certaines zones terrestres ne sont guère des aires de survie. Que
faire si notre sort ressort de ces aires inhospitalières? Par la nature ou par
les humains c’est tout pareil. Rien! Sauf aller crever au seuil des îlots
inhospitaliers si surveillées.
La bataille des urnes
La bataille des urnes, dont la fin n'est pas
pour demain, mais pour sûr, on la fait et on la fera encore et pour toujours,
je l’espère. Sans cette élection, onction de légitimité, nous étions devenus et
nous resterions d'illustres méconnus, une nation en intrus sur la scène où les
armes ne font point le décideur du jour.
La Forteresse des anges reclus
Lampedusa aux portes de la citadelle
interdite, la forteresse des anges reclus qui excluent les aventuriers chasseurs
d'espoir vain. Je te savais de Sicile et je te voulais d’une Europe aux bras
ouverts, cœur souriant pour que soit éclos l'œuf de mes rêves de survie. Je ne
m'attendais, je ne savais pas le ballon de mon espoir jeté contre un rocher où
l'Europe assise, bras croisés, regarde le monde sans voir sa misère et les
espoirs qui avortent à ses côtes et les morts qui éclaboussent sa face ne
servent à réveiller personne de l'amnésie du renferment.
mardi 30 avril 2013
Billet N° 2 : LE DILEMME MALIEN
La course contre la montre est
engagée et l’interrogation majeure reste : pourrons-nous tenir le record
inscrit à l’avance à notre chronomètre ? Le Président par intérim et le
Premier Ministre s’y sont engagés. Malgré le doute persistant qui est de plus
en plus partagé, ils s’interdisent de tenir un langage contraire. Refus d’une
réalité qui crève les yeux où optimisme sans borne qui leur empêche de croire
en ce que les autres acteurs voient ? Il clair aujourd’hui que même si le
Président par intérim ou le Premier Ministre croit en la même chose que les plus
septiques sur l’élection présidentielle de juillet prochain, politiquement, aucun
d’entre eux ne voudra porter le chapeau
de la mauvaise foi. Le propos du report de la part des autres peut être
acceptable, mais venant de l’un d’entre eux alors que l’on n’a pas épuisé
toutes nos dernières énergies pour être au rendez-vous du jour fixé, sera vite
interprété comme une tentative de s’éterniser au pouvoir et de rallonger une
transition qui devrait être le plus court possible. Pour éviter d’être mal jugé
sur la mise en œuvre d’une feuille de route qu’ils ont « librement »
élaborée et proposée à l’adoption de l’Assemblée, ils optent pour avancer
laissant le temps au temps.
Si toute cette course pour être à
l’heure et à temps vise à donner au pays un pouvoir légitime, je dirai que cela
n’est qu’un pan du dilemme malien. L’élection à temps est nécessaire et utile
au Mali pour être en phase avec la communauté et pour minimiser les risques
majeurs d’anarchie qui menacent le pays. Mais tout cela n’est que forme.
Le fond reste à voir et c’est là
l’autre pan du dilemme. Nous sommes tombés si bas que nous avons touché le fond
et tous les observateurs avertis conviennent qu’il faut repartir avec un
nouveau Mali, plus réaliste et plus concret avec son idéal républicain et
démocratique. Un Mali dont les acteurs ne jouent plus avec les concepts et ne trichent
plus avec les principes. Ce Mali ne pourra pas être mis sur les rails dans ce délai
de juillet 2013. Les candidats qui semblent être les plus prêts, sûrs de leur
machine de « guerre », disons électorale, ne sont pas à proprement
parler ceux qui pourront construire ce Mali dont nous rêvons après toutes ces
épreuves subies. Non pas que je veuille mettre en cause leur bonne intention ou
leur engagement pour le Mali. La force politique qui peut faire gagner un
candidat dans les délais si courts est largement handicapante pour le
redressement du pays. Or pressé d’arriver à l’objectif, le candidat coursier ne
regarde pas trop souvent les mains qui tiennent le témoin de sa course de relai.
Comme dirait quelqu’un : L’essentiel
c’est d’arriver ! Le reste, on verra. Ainsi l’on finit par se trouver
incapable de corriger quoi que ce soit.
Un plan de relance politique des
institutions comme l’avait été la Conférence Nationale de 1991 est aujourd’hui
nécessaire pour le pays. Il faut revoir notre copie mais quand ? Juste
après la présidentielle et avant les législatives ? Le risque de mettre
notre pays dans un schéma à la Guinéenne où après l’élection du Président les
calculs politiciens de gestion de la majorité parlementaire empêche l’organisation
des législatives plane sur cette option. Avant l’élection présidentielle, en
cas de report de la date initiale de juillet 2013 ? Cela ramène le
souvenir de l’exigence d’une partie des acteurs politiques au début de la deuxième
semaine de janvier 2013 pour la tenue des concertations nationales. Cette
revendication pressante a été faite à un temps si mal à propos que peu de personne
veulent en parler maintenant. Le faire après la présidentielle et les
législatives n’aura pas assez de sens. Les nouveaux tenants du pouvoir seront tous
connus et ils préféreront mettre aux calendes grecques toute initiative contraire
à leur intérêt. L’on est donc aussi bien servi qu’un héros de Pierre Corneille.
mardi 23 avril 2013
Billet N°1 : Gouvernance et démocratie interne des partis politiques au Mali
La démocratie malienne mal en
point depuis les partis politiques donnera difficilement un pouvoir
démocratique aux maliens. Les principaux animateurs de la scène politique sont
les partis or leur gestion et surtout le mode de désignation des responsables à
certains postes de mission hautement stratégique tant pour le parti que pour le
pays est souvent des plus opaques. Il y a certes des élections pour animer les
différents organes des partis, mais la gestion d’ensemble est plutôt de type
patrimonial. A quelques exceptions près les partis sont plus des instruments
aux mains et au service d’un leader. Alors les choix qui devraient être faits
sur une base transparente ont tout l’air d’un montage qui cache mal la volonté
du prince. Ainsi celui ou ceux qui ne sont pas d’accord avec le
« chef » se donnent comme choix de partir. Ils partent le plus
souvent en créant leur propre parti. Partir, c’est peut-être plus facile et
plus simple ; d’autres ont tenté la bataille judiciaire, mais le résultat
final est toujours presque le même.
L’absence de limitation du nombre
des partis politiques encourage les acteurs à ne pas trop forcer la compétition
interne pour corriger souvent des problèmes de gouvernance à l’intérieur des
formations politique. La conséquence est une sorte de prolifération des
formations qui se créent au gré des humeurs et des frustrations. Cette
atomisation des partis politiques contente tous ceux qui ont une prétention de
leadership, même si ce dernier n’est que de façade. Mais c’est souvent des
trophées sans combat et donc sans mérite. Quand on n’a pas appris à se battre
démocratiquement au sein de sa formation politique, peut-on le faire
convenablement contre d’autres formations politiques de l’arène ? J’en
doute ! Mais pire, à quoi doit-on s’attendre de la part des gens qui
poussent leurs contradicteurs à la porte pour être vraiment rois à bord ?
Rien d’autre qu’une autocratie déguisée !
Sur un autre plan, le manque de
sanction des formations politiques fantômes reste un manque à corriger dans le
dispositif réglementaire autorisant la création des partis politiques. Tout
parti se crée pour la conquête et l’exercice du pouvoir. Qu’importe le niveau
d’exercice, (local régional ou national), un parti qui n’arrive pas à présenter
de candidat pendant trois scrutins successifs organisés après sa création ne
devrait plus bénéficier du bénéfice de son récépissé.
Toutefois la solution
réglementaire ne sera pas la seule contrainte qui obligera les acteurs
politiques à être plus combatifs au sein de leurs formations et à renoncer à la
solution du départ en cas de désaccord. La menace d’un affaiblissement
préjudiciable aux acquis du parti peut être une autre contrainte. C’est
justement ça le cas de figure l’ADEMA-PASJ. Grande parti vainqueur des
premières élections démocratiques, le problème de gouvernance s’est posé à
l’ADEMA-PASJ durant les épisodes de 1994, 2000 et 2002 qui ont vu les départs
de feu Mamadou Lamine TRAORE fondateur du MIRIA, de Ibrahim Boubacar KEITA pour
créer le RPM et de Soumaïla CISSE pour la naissance de l’URD. Si en 1994 la
situation n’a pas été ressentie avec grande peine, il n’en a pas été de même
pour les deux autres départs qui ont suivi. L’électorat malien n’est pas
extensible à l’infini et chaque scission est désormais une menace directe pour
le parti.
La crise de leadership au sein de
l’ADEMA amorcée depuis 1994 n’a jamais été convenablement gérée. Cette crise se
cristallise à l’approche de la désignation d’un candidat pour la présidence de
la République. L’on a cru bien faire en initiant des primaires en 2002. L’une
des conséquences de l’échec de cette initiative est le départ massif des
militants qui ont créé l’URD. En 2012 il y a eu beaucoup de tractations pour avoir
un candidat et faute d’élections l’on ne peut préjuger de ce qu’aurait été le
niveau de soutien de ceux qui avaient voulu se présenter contre le président du
parti.
L’on peut dire que l’absence
d’élections n’a fait que reporter les problèmes internes de l’ADEMA-PASJ. Pour
les échéances de juillet prochain, un candidat vient d’être investi. Mais ni
les conflits post primaires de 2002, ni les hésitations de 2012 n’ont permis à
ce parti, qui ne manque pas de cadres compétents, de tirer les leçons de ses
errements. Personne ne peut garantir que le parti sortira indemne de cette
nième épreuve de primaires mal préparées.
La réalité est qu’il faut se
rendre à l’évidence. Le parti n’est pas suffisamment prêt, au stade actuel de
notre démocratie pour l’épreuve des primaires. Il y a beaucoup d’efforts
internes à faire dans nos formations politiques pour instaurer une bonne
gouvernance et pratiquer une démocratie interne avant de parvenir à cette
phase. L’avantage de l’ADEMA est devenu une menace perpétuelle sur sa
stabilité. La candidature naturelle
vaudrait mieux que des primaires qui chaque fois font planer le spectre d’une
nouvelle scission au sein du parti.
Ce problème de leadership n’est
peut-être pas d’actualité dans les partis qui ont à présent leur principal
instigateur en scène. Mais qu’adviendra-t-il de leur sort une fois que ce père
fondateur se sera retiré ? Le PDP après le départ de Me Drissa TRAORE n’a
pu résister aux multiples vagues de contestation du supposé leader en poste. Parlant
de candidat naturel, je ne regarde pas uniquement en direction du sommet du
parti, quel qu’il soit. Les organes des partis doivent être dirigés de
préférence par des personnes qui ont des mandats d’élus. Cela est une preuve
que ceux-ci peuvent mobiliser une partie de l’électorat en plus des militants
et faire gagner la formation politique.
Si l’ADEMA veut exploiter son
avantage de creuset de leaders potentiels et rendre service au peuple malien,
il prendrait des mesures internes pour que désormais son candidat à quelques
scrutin que ce soit puisse être désigné avec le moins de contestation possible.
Pour cela il procédera à une réforme dans ses textes. Le candidat à la
présidentielle se fera sur la base de la préséance au niveau de son Comité
Exécutif. Mais tout siège au niveau du CE sera conditionné à un mandat d’élu au
niveau national régional, (député, conseiller national) ou niveau régional.
Pour ceux qui perdent leurs mandats, ils devront être remplacés aux prochaines
élections dans les organes du parti. Pour les candidatures au niveau des
députés ou élus locaux, suivant la préséance au niveau des bureaux de section.
Et au moins les dix premiers membres des bureaux de sections devraient être des
porteurs de mandats d’élus (national ou local). Pour les candidatures au niveau
des élections locales suivant la préséance dans la section ou à défaut dans les
sous-sections. Au moins les cinq premiers responsables de chaque sous-section
devraient être porteurs de mandat d’élus. Ce mécanisme est fondé sur
l’occupation de terrain du parti et sur son poids dans l’électorat. Il mettra
beaucoup plus le parti en phase avec l’électorat, mais compliquera certes la
compétition interne.
Au delà de l’ADEMA la candidature
naturelle comme principe est fondé sur une démarche qui instaure une double
sélection des animateurs des organes politiques. Le choix des militants en
premier lieu et celui de l’électoral en second. Donc les échéances électorales
permettent la confirmation ou non des responsables au niveau des organes du
parti. Quel que soit le niveau de l’organe, le premier responsable à ce niveau
sait qu’il doit amener le parti au meilleur score possible. S’il est incapable,
sa sanction sera fondée sur l’échec du parti et un autre prétendant le remplace
avant les prochaines échéances. Cela permet au moins de mettre fin à un
nombrilisme au sein des formations politiques qui doivent intégrer le fait qu’elles
n’existent pas par et pour elles-mêmes.
jeudi 21 février 2013
Morceau choisi 2
Et le Mali dans tout ça ? Ce qu’il est devenu, entre le jour où
Modibo Keita obtenait le départ des troupes françaises et le jour où
Dioncounda Traoré obtenait leur retour salutaire, est très simple à
comprendre mais dur à accepter. C’est toute l’histoire de l’évolution
subie plutôt que maîtrisée. C’est toute l’histoire d’un grand pays
ramené à de petits desseins. C’est toute l’histoire d’un pays qui
préfère l’orgueil à la fierté. C’est toute l’histoire d’un pays qui a
déglingué exprès l’ascenseur républicain au profit des passe-droits et
des sauf-conduits. Qui négocie tout : l’ordure contre l’or pur, le
bien-être général contre l’intérêt privé,. Et qui accepte tout :
téléphoner à la hiérarchie pour que le fiston bidasse ne monte pas au
front ; aller voir le marabout pour anéantir le voisin, sacrifier
l’avenir pour le présent. Mais un pays qui a toujours cette espèce de
baraka qui l’empêche de toucher le fond et pour lequel, nous avons
aujourd’hui, l’opportunité historique de nous remobiliser
Adam Thiam
SOURCE: Le Républicain du 21 fév 2013.
Adam Thiam
SOURCE: Le Républicain du 21 fév 2013.
lundi 28 janvier 2013
Hammou Haïdara: Grincheux : réfléchir ou s’abstenir !
Hammou Haïdara: Grincheux : réfléchir ou s’abstenir !: L’intervention salutaire française au Mali n’a pas échappé aux critiques des grincheux. Leur crédo en quelques mots : néocolonia...
Hammou Haïdara: MNLA : une imposture touarègue
Hammou Haïdara: MNLA : une imposture touarègue: Le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) est le funeste et dernier né des groupuscules prétendument représentatifs...
mardi 15 janvier 2013
Cornes du diable
L’onde du Djoliba coule en douceur comme se déroule la toile de notre destin de pays. Comme dans le firmament lointain au dessus de nos têtes les éclaircis sont complétés par des zones d’ombre et on les appelle nuages, nous sommes sur terre mais restons secoués par les zones de turbulences depuis un an déjà. D’une revendication jugée farfelu tant elle n’avait pas lieu d’être nous en sommes à perdre notre identité. Chaque faux pas à Bamako a conduit à une chute ; un peu au-delà, dans le pays quand même. Curieusement, le brouillard prenait nos vues et nul ne criait ; car ne voyait le vrai diable exploitant à fond nos errements. Heureusement, ceux à qui l’on voulait faire porter les cornes du diable se sont montré nos anges sauveurs du jour. Mais je ne dis à personne que l’allié indirect du vrai diable est porteur de cornes.
Oh toi, Mali ?
Dis-moi que je me trompe ;
Dis-moi que ce n’est que des hallucinations ;
De tant de jours d’insomnie ;
Qui m’envahissent et qui me font penser au pire ;
Dis-moi que le pire est derrière nous ;
Dis-moi qui je suis ;
Quand je ne sais plus qui je suis ;
Même si je sais, d’où je suis ;
Oh oui, je sais que je viens du Mali,
Je sais aussi que je viens du Nord ;
D’un bled jadis, grenier de la région
Un bled, au bord du fleuve Niger ;
Entre les rochers de Tobon Tondo ;
Et les dunes de sables de Hiya hondo ;
Ansongo, où il faisait toujours bon de vivre ;
Afoudou pour les natifs,
Ansongo ; j’aimerai tant te revoir ;
Hélas, le triste destin ;
A choisi son camp ;
Je ne te verrai pas de sitôt, Ansongo ;
Pas avant que je ne choisisse ;
Mon camp à moi;
Le camp de la vérité ;
Le camp de mon passé et de mon présent ;
Le camp de mon futur ;
Ce camp qui a fait de moi
Ce que je suis, aujourd’hui ;
C’est toi : Mali- ma chère patrie,
La patrie de mon enfance ;
La patrie de mes enfants ;
La patrie de mes projets et de mes rêves ;
Jamais, je ne te trahirai.
Yachim MAIGA
Port-Au Prince, le 14 janvier 2013
Inscription à :
Articles (Atom)